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Cezanne au musée

L'enfant du pays, le père de l'art moderne a une place de choix dans les espaces d'exposition du musée qu'il a lui même arpenté de son vivant.

Je suis le primitif d'un nouvel art.

Paul Cezanne

« Moi vivant, aucun Cezanne n’entrera au musée d’Aix ! » se serait exclamé Henri Pontier, conservateur du musée et directeur de l’école de dessin
de 1892 à 1925. Cette anecdote illustre l’hostilité initiale de la ville d’Aix envers l’œuvre de Paul Cezanne (1839-1906), hostilité partagée plus largement par la critique et le public de l’époque.

Ambroise Vollard (1866-1939), marchand d’art à Paris, s’intéresse, quant à lui, dès 1895, à l’œuvre de Cezanne. À la mort du peintre, il achète de nombreuses toiles de l’artiste. C’est par cet intermédiaire que de nombreux futurs chefs-d’œuvre du maître d’Aix sont acquis par d’importants collectionneurs aux États-Unis ou en Russie. Il faudra attendre la génération suivante, celle de Picasso, Braque et Matisse, pour que Cezanne soit enfin reconnu comme « le père de l’art moderne ».

En 1984, l’État dépose huit tableaux de Cezanne au musée Granet qui retracent son évolution artistique sur près d’un demi-siècle : du Baiser de la Muse, réalisé à l’école de dessin d’Aix à ses œuvres de maturité comme le portrait de Madame Cezanne ou Les Baigneuses. Dès lors, afin de renforcer la présence de l’œuvre de Cezanne dans sa ville natale, Aix-en-Provence et le musée Granet développent une ambitieuse politique d’expositions et d’acquisitions de toiles, d’archives et d’objets ayant appartenus au peintre.

Ainsi, en 2011, l’unique portrait de l’écrivain et ami de Cezanne, Émile Zola a intégré les collections du musée. Ces acquisitions redonnent ainsi à Cezanne la place qui est la sienne.

2025, Un nouvel accrochage, des nouvelles œuvres de Paul Cezanne

À la suite du succés de la grande exposition « Cezanne au Jas de Bouffan »-, deux salles sont désormais dédiées à l’œuvre de Paul Cezanne. Ce nouveau parcours permet de montrer l’évolution stylistique du maître d’Aix, de ses premières œuvres réalisées à l’école de dessin et sur les murs du Jas de Bouffan, à ses peintures plus tardives entre la campagne provençale et l’atelier des Lauves.
Cette évolution est notamment illustrée par le récent don de Marc et Edouard Larock, Chute d'eau, le prêt du Kunstmuseum de Bern, La Montagne Sainte-Victoire ou Les Baigneuses devant la montagne Sainte-Victoire, dépôt de la collection D.G. Cazeau.